Fantasmes inavoués : et si on arrêtait de rougir ?
On en a tous. Oui, même toi qui es en train de lire ces lignes en faisant semblant que « non mais moi je suis très classique ». Spoiler : les fantasmes, c’est pas sale. Ce sont même des trésors intimes qui en disent long sur nos désirs, nos peurs et nos limites. Mais avouer ses fantasmes à son ou sa partenaire ? Ça peut vite ressembler à une partie de Twister émotionnel. Et pourtant, explorer ses fantasmes, c’est souvent la clé d’une sexualité plus libre, plus excitante, et plus complice.
Alors aujourd’hui, on parle fantasmes inavoués avec humour, bienveillance… et un peu de piment. Attache ta ceinture (ou détache-la, selon l’ambiance), on part à la découverte de ce que tu n’oses pas dire à voix haute… mais que tu pourrais bien oser murmurer à la bonne personne.
Comprendre ce que sont les fantasmes (spoiler : ce ne sont pas des plans d’action obligatoires)
Un fantasme, c’est avant tout une construction mentale. C’est ton petit film perso, ton Netflix cérébral version hot. Il peut être doux, sauvage, interdit, drôle ou complètement absurde (si tu fantasmes sur les aliens qui te massent les pieds, no judgment).
L’erreur fréquente ? Croire que fantasmer, c’est vouloir faire. Non. Tu peux parfaitement fantasmer sur une orgie en montgolfière sans avoir envie de sauter dans un ballon avec quinze inconnus. Le fantasme est un terrain de jeu mental, pas un contrat de travail avec préavis à signer.
Et parfois, c’est même plus excitant de le garder dans la tête que de le réaliser. Mais quand l’envie de tester se fait intense… alors là, autant le faire dans de bonnes conditions.
Pourquoi c’est (parfois) si difficile de parler de ses fantasmes
Pas besoin de chercher loin : honte, peur du jugement, peur de l’échec, peur de la réaction de l’autre (« QUOI, tu veux que je te parle en costume de licorne pendant qu’on fait l’amour ?!! »). Voilà les grands coupables. On a intégré l’idée que certains désirs seraient « sales », « déviants » ou « ridicules ». Ah merci 28 saisons de puritanisme et trois siècles de silence sur le plaisir !
Résultat ? On garde pour soi. Ou pire, on en rigole nerveusement au lieu d’en faire une vraie conversation. Et pourtant ? Discuter fantasmes avec son ou sa partenaire, c’est comme ouvrir une bouteille de bon vin : ça libère, ça détend, et si c’est bien fait, ça peut sacrément faire monter la température.
Créer un climat de confiance pour en parler
Parler fantasmes, c’est comme cuisiner un plat un peu complexe : il faut les bons ingrédients, un timing parfait et une touche d’humour. Voici mes règles d’or :
- Choisir le bon moment : Évitez de lancer l’idée entre le fromage et le dessert chez belle-maman. Préférez un moment d’intimité, détendu, sans pression de « devoir passer à l’acte ».
- Utiliser l’humour : Rien ne détend plus qu’un petit clin d’œil. « Et si je te disais que j’ai un faible pour les costumes de pirates, tu me juges ou tu montes à bord ? »
- Parler de ce que tu ressens : Au lieu de dire « je veux que tu me ligotes », tu peux dire « j’ai un fantasme d’abandon du contrôle, tu veux qu’on en parle ? »
- Ne pas forcer : Ton ou ta partenaire a le droit de ne pas être à l’aise avec certaines idées. On explore ensemble, on ne s’impose rien.
Idées pour introduire doucement le sujet
Tu ne vas pas débarquer avec ton manuscrit de fan fiction BDSM sous le bras (sauf si tu veux, et auquel cas j’applaudis). Mais tu peux faire ça progressivement :
- Regardez un film ou un documentaire qui aborde des thématiques sexuelles. Puis demande tranquillement : « T’as trouvé ça excitant ? Tu t’imaginerais ça ? »
- Lisez ensemble un livre ou une nouvelle érotique. C’est une façon soft mais efficace de dire : « tiens, cette scène, elle réveille quelque chose en moi ».
- Fais un jeu de cartes ou de questions coquines. Genre “Tu préfères…” version hot, ou un défi du style “raconte-moi un fantasme que tu n’as jamais osé partager”.
Mettre un pied dans le fantasme (sans se brûler la plante)
Une fois que l’idée circule, pourquoi ne pas tester en mode slow motion ? Commencer par en parler, puis jouer avec en imagination. Exemple : s’il s’agit d’un fantasme de domination, pourquoi ne pas intégrer des jeux de rôle, des mots doux (ou crus), une mise en scène simple ?
Rien ne vous oblige à aller « jusqu’au bout ». Vous pouvez explorer le fantasme en plusieurs étapes :
- La parole : évoquer, partager, se raconter ses envies respectives.
- L’imaginaire : le mettre en scène dans des récits, des jeux verbaux.
- Le jeu sans contact réel : écriture érotique, jeux de rôles, sexting thématique.
- Des expérimentations concrètes, mais encadrées : déguisements, scénarios, accessoires légers (je dis « fouet en plumes », tu dis ?).
Et toujours avec un mot d’ordre : COMMUNICATION. Avant, pendant, après. On débriefe, on ajuste, on rigole si ça a été bizarre. (Oui, parfois ça l’est. Mais c’est justement ce qui peut être drôle et liant !)
Quelques fantasmes courants (et totalement OK)
Juste pour te rassurer : non, tu n’es pas bizarre. Il existe des fantasmes ultra répandus, même si tout le monde ne les avoue pas autour de la machine à café.
- Le fantasme de domination/soumission : se laisser aller ou prendre le contrôle, avec des règles bien définies. Merci Fifty Shades, mais ça va plus loin que ça (et mieux).
- Le fantasme de triolisme ou d’échangisme : que ce soit en pensée ou en vrai, c’est souvent plus courant qu’on ne croit. Mais ça demande BEAUCOUP de préparation et de cadre sain.
- Le fantasme d’être observé ou d’observer : la petite montée d’adrénaline d’être « vu » ou de « voir », même dans un lieu public… même si on ne passe pas à l’acte.
- Les scénarios de rôle : prof/élève, livreur/sexy, inconnu·e au comptoir d’un bar… Ton imagination est la seule limite.
Oser, rire, et peut-être jouir plus
Parce qu’au fond, explorer ses fantasmes, ce n’est pas juste pour “faire monter la température”. C’est aussi se découvrir, s’écouter, se connecter autrement à l’autre. Et parfois se dire : “ah mais en fait j’osais même pas penser que j’avais envie de ça”. Ce sont des moments de vulnérabilité… mais aussi de puissance sexuelle incroyable.
Et si jamais ça ne mène nulle part ? Ce n’est pas grave. Avoir ouvert la porte, c’est déjà un acte d’intimité fort. Qui sait ? Peut-être que dans ce partage de fantasmes, tu découvriras un monde insoupçonné, ou juste un nouveau délire sexy à essayer pour rire. (Et parce qu’on a assez ri devant des comptes Netflix partagés, maintenant, c’est le moment de s’inventer nos propres scènes favorites).
Lâche prise, attrape ton partenaire (consensuellement), libère ta parole, et… fantasme à volonté.
À très vite pour d’autres plaisirs décomplexés,
Aurore